Camellia sasanqua est un petit arbre aux fleurs simples, dont les pétales tombent facilement, formant sur le sol un tapis coloré, comme le font au printemps les fleurs de cerisier…
Un petit joyau à découvrir
Un camellia à découvrir
Appelé au Japon camélia d’automne, le camellia sasanqua est un petit arbre aux fleurs simples, dont les pétales tombent facilement, formant sur le sol un tapis coloré, comme le font au printemps les fleurs de cerisier. Cultivé dans les jardins d’Asie depuis le VIIe siècle, c’est l’Impératrice Joséphine qui le mis à la mode en France. Sa jolie silhouette un peu irrégulière et plus souple que celle du Camellia du japon, lui donne parfois une allure japonaise. Ses petites fleurs très parfumées recouvrent ses branches souples, parfois dès septembre et durant de longs mois. L’apogée de leur floraison est en novembre et décembre. Les fleurs sont en général simples (contrairement aux camélias du Japon) ou semi-doubles. Elles sont aussi plus petites (de 3 à 5 cm de diamètre), mais surtout très odorantes, ce qui fait l’essentiel de leur charme. Les petites feuilles légèrement duveteuses se nuancent d’acajou sur les pousses printanières.
Parfum de thé
Les Camellia sasanqua sentent le thé au jasmin, ce qui n’est pas si étonnant, le nom botanique du théier étant Camellia sinensis. On y retrouve aussi de délicieuses nuances sucrées de prune. Le mot sasanqua serait une variation phonétique d’un mot chinois signifiant ‘fleur de thé’. Sa fleur est utilisée pour parfumer le thé dans certaines régions de Chine. Le parfum du ‘sasanqua’ y est très prisé depuis de longs siècles. Les formes semi-doubles sont plutôt moins parfumées que celles à fleurs simples.
Une ramure originale
Camellia sasanqua mérite un emplacement de choix, isolé à l’entrée du jardin ou au détour d’une allée. Laissez son tronc se former pour que sa ramure prenne une belle ampleur.
Associez les Camellia sasanqua aux hamamélis qui présentent des besoins culturaux similaires et dont la floraison hivernale concorde avec beaucoup de variétés. Vous pouvez aussi en tapisser le pied des variétés précoces (floraison septembre/octobre) avec des bulbes d’automne, notamment des colchiques et des cyclamens de Naples (Cyclamen hederifolium). Plantez autour des Camellia sasanqua à floraison hivernale des perce-neige (Galanthus nivalis), des aconits d’hiver (Eranthis hyemalis) et des crocus.
Laissez grimper une clématite à grandes fleurs dans votre Camellia sasanqua, afin d’habiller de fleurs au printemps et au début de l’été. Choisissez de préférence une variété de couleur claire, elle ressortira beaucoup mieux sur le feuillage vert foncé du Camellia sasanqua.
La croissance étant relativement lente, la plupart des camélias donnent d’excellents résultats en pot. Il faut les planter dans un mélange de terreau d’écorces et de terre de bruyère, dans lequel vous ajoutez 10 % de fumier décomposé associé à des algues. Attention, les camélias n’apprécient pas les vents forts ou les courants d’air, qui font tomber leurs boutons et ‘ grillent ‘ les feuilles. Pensez à installer une protection contre les rayons solaires les plus ardents.
Fiche synthétique
Meilleurs atouts
Une floraison automnale et hivernale, sur plusieurs mois. Un délicat parfum de thé au jasmin.
Une silhouette souple et légère.
Il aime
Le plein soleil assez doux, les climats océaniques où règnent une forte humidité ambiante, les sols plutôt acides, les endroits abrités des vents.
Il craint
Les sols lourds très calcaires ou excessivement acides (il ne faut surtout pas le cultiver dans de la terre de bruyère pure), les ombrages denses qui nuisent à la floraison et les excès de chaleur qui grillent son feuillage et rendent la végétation souffreteuse.
Scènes de jardin
En isolé pour mettre sa silhouette en valeur. En compagnie d’un hamamélis. Se plait aussi au balcon.
Carte d’identité
Nom commun : camélia d’automne
Autres noms vernaculaires : camélia parfumé
Nom botanique : Camellia sasanqua
Origine : forêts du Japon (île de Ryukyu)
Famille : Théacées
Groupe : arbuste d’ornement à fleurs et à feuillage persistant
Port : Le Camellia sasanqua forme un grand arbuste ou un petit arbre pas très compact, à la cime arrondie et aux branches souples
Hauteur : de 2 m à 4,50 m en culture, dans la nature de 6 à 10 m
Étalement : de 2 à 3 m à l’âge adulte
Croissance annuelle : de 15 à 20 cm
Longévité : les camélias vivent très vieux, il existe des spécimens millénaires en Asie.
Les clés du succès
Sol
Une bonne terre non calcaire (un pH de 6 est idéal), contenant une forte quantité de matière organique. Camellia sasanqua est moins acidophile que les autres espèces. Un terreau forestier légèrement acide ou un sol argilo-siliceux bien drainé et enrichi en humus, sont parfaits.
En pot, à condition de respecter le pH, d’excellents mélanges peuvent être obtenus à partir de terre ‘de bruyère’, de tourbe, de terreau de feuilles décomposées et même de certaines terres de jardin. L’essentiel étant d’obtenir un substrat de bonne granulométrie, permettant le passage de l’eau et l’aération des racines. Toutes les terres argileuses, lourdes, compactes, sont à proscrire. L’excès d’eau doit toujours pouvoir s’évacuer.
Exposition
Installez le Camellia sasanqua en plein soleil car il a besoin d’une forte luminosité. Dans les régions ventées, abritez la plante au pied d’un mur orienté à l’opposé des vents dominants, sinon la floraison est très éphémère ou peut même avorter. Évitez l’exposition sud, trop brûlante en été.
Dans les régions aux hivers rigoureux, il est prudent d’installer un auvent pour préserver le camélia de la neige. Si un froid rigoureux et prolongé s’annonce, il suffit d’empêcher la terre de geler, afin de protéger les racines, en disposant au pied des camélias un lit de feuilles sèches mélangé à du sable ou de tout autre matériau protecteur (écorce de pin, paillette de lin ou de chanvre, Mulcao).
Climat
Camellia sasanqua est rustique dans la plupart des régions de France et des pays tempérés d’Europe. Il pousse idéalement sur le littoral atlantique, bénéficiant de la douceur et de l’humidité du climat océanique. De forts écarts de température ou des moments de sécheresse intense lui sont très pénibles. Sa vigueur décroît dans les régions au climat continental. En respectant une bonne exposition, le camélia peut être cultivé presque partout en France.
Plantation
Mars-avril est la période de mise en place idéale pour cette espèce qui fleurit en automne. Les sujets en conteneur présentent l’avantage de pouvoir être plantés hors saison, si l’arrosage est assuré durant plusieurs jours. Préférez un endroit protégé afin de ne pas risquer d’avorter sous l’action des premières gelées. Le trou de plantation doit avoir un volume trois à quatre fois supérieur à celui de la motte. Disposez au fond de ce trou, une vingtaine de centimètres d’épaisseur de compost bien décomposé. Trempez la motte dans l’eau, jusqu’à ce quelle soit totalement imbibée. Si les racines présentent un chignon important, surtout dans la partie inférieure, supprimez cet enroulement très dense. Griffez au besoin les cotés de la motte afin de démêler le maximum de racines. Cette opération améliore la rapidité de la reprise. Remplissez le trou tout en tassant au pied. Arrosez abondamment (20 l par plante). Protégez le sol par un bon paillage pour conserver une fraîcheur constante durant l’été.
Distance de plantation : de 2 m en massif à 4 m pour les sujets formés en arbre.
Soins
Le sol doit être maintenu frais en permanence. Lorsque les pluies sont insuffisantes, il est indispensable d’arroser votre camélia. Il n’existe pas de règle absolue pour la fréquence des arrosages ; qui varie selon la température ambiante et la perméabilité du terrain. L’arrosage sera plus important durant la première année de plantation.
Le camélia redoute la sécheresse de l’air. En été, il est utile, mais non indispensable, de ‘bassiner’ le feuillage après une grosse journée de chaleur. Cette opération consiste à pulvériser de l’eau sur le feuillage pour élever le degré hygrométrique, car le camélia se plaît sous la bruine. Vous pouvez automatiser le principe en installant des brumisateurs programmés.
Protégez les racines des camélias par un paillage d’aiguilles de pins ou de fougères sèches.
Taille
Il n’est pas indispensable de tailler les camélias. On obtient des formes libres du plus bel effet, sans y recourir. Si vous désirez obtenir des sujets de forme géométrique : boule, pyramide etc. le camélia est l’un des végétaux qui supporte le mieux cette opération. La taille s’effectue juste après la floraison, car le camélia forme ses boutons durant l’été sur le bois de l’année. En taillant trop tard, vous risquez de supprimer la floraison suivante, sans toutefois nuire à la plante.
Petit secret de pépiniériste
Il est important que le camélia ne soit pas enterré profondément. Le dessus de la motte sera recouvert de 2 ou 3 cm de terre, pas plus, juste pour éviter qu’il se dessèche. Arrosez abondamment à la plantation et couvrez ensuite le sol avec un mulch d’écorces.
Portraits de famille
Il a été recensé 82 espèces de camélias. On estime à plus de 10 000 le nombre de variétés cultivées aujourd’hui, mais plus de 30 000 ont été produites. Les Camellia sasanqua restent encore assez mal connus. On en trouve une centaine de cultivars en France, proposés surtout par les pépiniéristes spécialisés dans les plantes de terre de bruyère.
Aujourd’hui, les cultivars de Camellia sasanqua proposés ont sans doute une certaine parenté avec le Camellia japonica, car les deux espèces s’hybrident naturellement dans leur biotope. Même si elle se produit couramment dans la nature, l’hybridation des camélias du Japon et des Camellia sasanqua n’est pas aisé car, bien qu’appartenant tous deux au même genre, ils ne possèdent pas le même nombre de chromosomes.
Le camellia sasanqua n’est pas encore très répandu. Voici quelques variétés particulièrement belles hâtives :
Floraison rose
Agnès O Salomon, fleurs semi-doubles rose tendre, parfumées, dès septembre.
Anne Françoise, à grandes fleurs simples aux pétales gaufrés rose clair, parfumées, dès septembre.
Camille, à fleurs simples rose soutenu, peu parfumées, dès septembre.
Evangéline, à grandes fleurs simples rose violine, avec un large bouquet d’étamines, parfumées, dès septembre.
Fanny, à petites fleurs semi-doubles aux pétales imbriqués, rose vif carminé, parfumées, dès septembre.
Hiryu, à petites fleurs semi-doubles rose vif évoluant sur l’écarlate. Assez rustique, il aime le soleil.
Kanijiro, à grandes fleurs semi-doubles, parfumées, rose vif, ombré de carmin.
Ko-Gyoku, à petite fleur double, imbriquée rose pâle moiré blanc, aux pétales incurvés, qui fleurit de septembre à décembre.
Maidens Blush, à fleur simple rose clair, c’est l’un des plus parfumés, dont l’odeur rappelle le fruit mûr vanillé. Une plante solide, qui peut être utilisée en haie.
Narumi-Gata, à grande fleur simple, très odorante, blanc nuancé de rose, une variété vigoureuse à port dressé.
Plantation Pink, grande fleur simple rose bonbon, peu parfumée, mais résistant bien au soleil (automne). Vigoureux, idéal en arbre.
Totenko, à fleur simple, parfumée dont la forme rappelle une clématite, d’un rose soutenu nuancé de rose clair (automne).
Vicomte de Noailles, à fleurs simples, parfumées rose carmin foncé qui résistent bien au soleil.
Floraison blanche
Blanchette, à petite fleur blanche, simple parfumée, dès septembre.
Briard, à bouton rosé, fleur simple blanche, peu parfumée, dès septembre.
Dawn, à fleurs semi-doubles, blanches.
Daydream, à grandes fleurs simples aux pétales gaufrés et ondulés, blancs bordés de rose vif, dès début septembre.
Kenkyô, à fleurs simples, blanches, aux pétales ondulés, dont les boutons sont rose soutenu. Floraison dès septembre, bien parfumé, assez frileux.
Setsugekka, fleurs semi-doubles blanc pur aux pétales ondulés et aux étamines très apparentes. A cultiver de préférence en pot car il est frileux. Parfum intense, floraison dès septembre.
Snowflake, grandes fleurs simples, blanches, bien parfumées, les branches souples se palissent aisément.
Floraison rouge
Crimson King, à fleurs simples de taille moyenne, rouge carmin vif laissant voir les étamines jaunes, peu parfumées, dès septembre. Port ample et trapu.
Questions de jardinier
Les Camellia sasanqua résistent-ils au froid ?
Contrairement à une idée très répandue, le camélia n’est pas un arbuste frileux. La plupart résistent à – 10 °C sans problème. Les sujets adultes résistent à – 20 °C. L’important est d’éviter les courants d’air froids, les alternances brutales de gel et de dégel et d’éliminer la neige qui casse facilement les branches et brûle les boutons.
Le Camellia sasanqua nécessite une exposition ensoleillée pour bien fleurir. Il est fortement conseillé de le placer à labri des vents froids, car ses fleurs, qui résistent bien jusqu’à -3 °C, flétrissent au-delà, mais sans vraiment déparer l’arbuste. Au premier redoux, de nouveaux boutons s’ouvrent. Il faut un gel sévère, à des températures inférieures à -10 °C, pour abîmer les boutons bien fermés.
Les camélias cultivés en pots seront protégés au niveau des racines par un voile enveloppant le contenant. Il est en effet important d’empêcher la terre de geler car les racines sont superficielles. Au jardin, un lit de feuilles sèches au pied de l’arbuste assure une protection idéale.
Qu’appelle-t-on floraison hâtive pour un camellia ?
La floraison des camélias s’échelonne sur six mois. Les époques moyennes de floraison peuvent être définies ainsi :
Très hâtive : Septembre/Octobre/Novembre (essentiellement Camellia sasanqua).
Hâtive : Novembre/Décembre.
Mi-saison : Février/Mars. Tardive : Avril/début Mai.
Comment cultiver un camélia dans un sol très calcaire ?
Il y a deux techniques qui donnent d’excellents résultats :
La culture en fosse consiste après avoir creusé un trou d’environ 1 m3, de la tapisser dune feuille de feutre (géotextile). Disposez au fond, un lit de gravier ou de mâchefer, afin de permettre à l’eau excédentaire de s’évacuer. Remplissez avec un substrat acide (mélange de terreau, sable et terre de bruyère).
La culture en surélévation convient lorsque le sol est de mauvaise qualité et l’évacuation de l’eau naturellement difficile, voire impossible. Pour maintenir en place le substrat, construisez une retenue sur le sol (minimum 1 x 1 m). Des traverses de chemin de fer, des briques, des moellons conviennent bien. La hauteur de terre doit être de 50 cm environ. Cette méthode a l’avantage de pouvoir s’appliquer sur les sols rocheux, les terrains humides, les terrasses et de nécessiter beaucoup moins d’effort que le creusement d’une fosse.
Pourquoi les boutons floraux de mon camélia tombent-ils prématurément ?
La chute des boutons est le plus souvent attribuée à la sécheresse de l’atmosphère ou au manque d’arrosage. Pour y remédier, il faut arroser copieusement chaque soir dès que la température ambiante atteint 25 °C et s’assurer que l’eau versée pénètre bien la motte de part en part. Binez régulièrement le sol pour le décroûter, en utilisant une petite griffe qui n’abîmera pas les racines superficielles. Bassinez le feuillage pour assurer une bonne hygrométrie.
Mise à jour le by David DePierris