Quel ado n’a pas un jour manifesté l’envie d’arrêter l’école accusée de tous les maux ? Il y a tellement d’autres choses à faire et souvent beaucoup plus amusantes…
Ras le bol de l’école
L’adolescence est une période difficile à plus d’un titre : le corps change, on vit ses premières histoires d’amour et un mur d’incompréhension se dresse parfois entre l’adolescent et ses parents.
Nombreux sont ceux qui à cette période manifestent l’envie d’arrêter l’école. Ils ont derrière eux un certain nombre d’années d’études et éprouvent parfois une certaine lassitude. La vie lycéenne, ses devoirs et ses classes surchargées paraissent souvent bien ternes à côté de celle qu’ils mènent en dehors (bande de copains, vie sentimentale, sorties…).
Lorsque votre enfant manifeste ce ras-le-bol, essayez tout d’abord de faire la part des choses. S’agit-il d’une mauvaise humeur, d’un découragement passager ou le mal est-il plus profond ?
Rien ne sert alors de se mettre à crier et à le menacer. Vous ne feriez que le braquer un petit peu plus encore. Votre vision ‘d’adulte’ n’a que peu de chances de le faire réagir. Vous risquez au contraire d’élargir un petit peu plus encore le fossé d’incompréhension qui existe peut-être ou que votre enfant ressent comme tel, entre lui et vous. A vos ultimatums, votre adolescent répondra par des menaces : ‘puisque c’est comme ça, je n’irai plus en cours…’. Mieux vaut donc essayer d’éclaircir la situation avant qu’elle ne tourne au drame familial…
Comment comprendre ce discours
La volonté d’un adolescent d’arrêter l’école peut être un moyen pour lui d’exprimer différentes choses :
- Il peut simplement avoir envie de vous faire réagir. C’est une conduite fréquente chez les enfants de cet âge. Il peut avoir le sentiment que l’on ne s’intéresse pas assez à lui et/ou ressent simplement le besoin de s’opposer au monde adulte. Il suffit en général d’une bonne discussion pour que cela passe tout seul. Il trouvera certainement autre chose pour vous ennuyer…
- Cela peut également cacher une envie de changer d’établissement ou de classe parce que l’ambiance n’est pas bonne (violence, chahut…) ou qu’il ne se sent pas à se place. Il peut par exemple être passé de justesse en classe supérieure et se rendre compte qu’il n’a pas le niveau. Son orientation peut aussi ne pas lui plaire, elle ne correspond pas ou plus à ses choix (il voulait aller en littéraire et se retrouve en section technologique).
Dans les deux cas, l’enfant manque de motivation et se décourage. Il ne voit tout simplement pas où il va. Quel intérêt dans ces conditions de continuer les études ?
Comment réagir ?
La meilleure chose à faire est de parler pour lui faire retrouver cette motivation qui lui manque tant. Pourquoi ses études ne lui plaisent-elles pas ? Comment la vie au lycée se passe-t-elle ? Demandez-lui s’il a une idée de ce qu’il veut faire plus tard.
Les adolescents sont tout à fait en âge de faire des projets professionnels, mais il leur est parfois difficile de faire un lien entre ceux-ci et les cours. Expliquez-leur qu’une passion seule n’est pas suffisante et qu’un métier ne s’improvise pas. Le lycée n’est pas une fin en soi, ce n’est qu’une étape vers une spécialisation. Votre enfant devrait reconnaître de lui-même qu’il a encore besoin d’étudier.
Aidez-le alors à préciser son projet professionnel, renseignez-vous sur les formations correspondantes et les dossiers à présenter…
Ni projet, ni passion
Rassurez-vous, si votre enfant n’a pas de réel projet, la situation est délicate, mais pas désespérée. Aidez-le à faire le point. Vous allez devoir l’accompagner dans cette maturation. Prenez rendez-vous avec un conseiller dans un CIO (Centre d’Information et d’Orientation) qui aidera votre enfant en fonction de ses centres d’intérêts, de ses capacités personnelles, de sa personnalité et de ses envies. Documentez-vous sur les métiers existants (de nombreux documents sont à votre disposition et à la sienne dans les CIO) par secteur d’activité, par fonction.
Essayez de lire entre les lignes. Si votre enfant ne sait pas ce qu’il veut faire, il est souvent capable d’expliquer ce qu’il ne veut pas faire. Sans pouvoir mettre un nom sur un métier, il en décrit certainement un lorsqu’il essaie d’expliquer ce qui pourrait l’intéresser. Gérer une équipe, concevoir un produit, une passion en informatique… autant de pistes à creuser. Essayez aussi, si cela vous est possible de lui faire rencontrer des gens de profils différents, qui pourront l’éclairer sur ce qu’ils font dans l’entreprise, lui expliquer leur fonction, la façon dont ça se passe, les personnes qu’ils rencontrent.
Les filières courtes
Si vos efforts restent vains, renseignez-vous sur les filières courtes, qui débouchent très rapidement sur le marché du travail et qui sont souvent très prisées des employeurs. Etudiez aussi les possibilités ‘d’admissions parallèles’ s’il trouvait sa voie durant cette période. Il est par exemple possible d’intégrer une école de commerce après un BTS ou un IUT. Dans tous les cas, si votre enfant ne sait pas où aller, évitez à tout prix l’université. Cela ne ferait que le perdre un petit peu plus encore…