Plusieurs enquêtes ont révélé la méconnaissance par beaucoup d’adultes du sens des anciens pictogrammes de la signalétique jeunesse. Le CSA, a donc décidé de modifier le dispositif existant…
Renforcer non la censure, mais la vigilance des adultes
L’objectif de la signalétique jeunesse est clair : il ne s’agit pas d’aseptiser le petit écran de toute représentation de violence ou d’érotisme mais de renforcer à la fois la vigilance des chaînes, grâce à la classification de chaque émission et au choix d’un horaire de diffusion approprié, et celle des parents, alertés par la présence d’un pictogramme sur les bandes-annonces, sur le programme lui-même ainsi que sur les annonces faites dans la presse.
L’efficacité du dispositif de la signalétique jeunesse dépend donc à la fois de la cohérence et du sérieux de la classification effectuée par les chaînes et de son bon usage par les adultes.
L’impact des programmes télévisés sur l’épanouissement des enfants et la construction de leur personnalité a longtemps été sous-estimé en France. Mais depuis quelques années, les travaux de pédiatres, de psychiatres et de psychanalystes qui témoignent de l’impact perturbateur de certains programmes télévisés (mais aussi de jeux vidéos, de films de cinéma, etc.) connaissent un large écho.
Cet impact est d’abord d’ordre psychologique : difficultés d’endormissement, stress, anxiété, honte. Confronté à des représentations de violence, d’atteinte à l’intégrité physique ou à la dignité des personnes, l’enfant élabore des stratégies de défense : désensibilisation à la violence, agressivité personnelle, voire agressivité de groupe. L’impact des programmes violents agit aussi sur la représentation que l’enfant se fait du monde : surévaluation de la violence dans la réalité, vision négative de l’avenir, tolérance plus grande à l’égard de comportements agressifs et sexistes.
Dans une société où les enfants ont un large accès aux médias, il est important que les adultes soient sensibilisés à ces enjeux. L’objectif de la signalétique est d’être un outil de protection des enfants et des adolescents, un moyen de protéger l’épanouissement de leur personnalité, de préserver leur équilibre affectif et psychologique, et de soutenir les adultes dans leur souci de veiller à la qualité des programmes regardés par les plus jeunes.
Ce dispositif fait appel à la responsabilité de tous : celle des diffuseurs, qui ont l’entière maîtrise éditoriale des programmes ; celle des parents, auxquels il appartient de veiller au choix des programmes que voient leurs enfants ; celle des enseignants enfin, qui doivent éduquer les enfants à l’image.
La tâche du régulateur reste essentielle : elle est de s’assurer que soient appliqués tous les dispositifs mis en oeuvre pour la protection des mineurs. Aussi le CSA veille-t-il au respect des règles définies ainsi qu’à l’application de ses recommandations, en signalant aux chaînes les cas de désaccords et sanctionnant le cas échéant les manquements graves. Le Conseil tient compte et examine toutes les plaintes qu’il reçoit, que celles-ci émanent d’associations de téléspectateurs, d’associations familiales ou de simples téléspectateurs.