Décret n°98-900 du 9 octobre 1998

Décret n°98-900 du 9 octobre 1998 relatif aux conditions techniques de fonctionnement auxquelles doivent satisfaire les établissements de santé pour être autorisés à pratiquer les activités d’obstétrique…

MINISTÈRE DU TRAVAIL ET DES AFFAIRES SOCIALES

Décret n°98-900 du 9 octobre 1998

Relatif aux conditions techniques de fonctionnement auxquelles doivent satisfaire les établissements de santé pour être autorisés à pratiquer les activités d’obstétrique, de néonatologie ou de réanimation néonatale et modifiant le code de la santé publique (troisième partie : Décrets)

NOR : MESH9822606D

Le Premier ministre,

Sur le rapport de la ministre de l’emploi et de la solidarité,
Vu le code de la santé publique, notamment son article L. 712-9 ;
Vu le décret n° 56-284 du 9 mars 1956 complétant le décret n° 46-1834 du 20 août 1946 modifié fixant les conditions d’autorisation des établissements privés de cure et de prévention pour les soins aux assurés sociaux ;
Vu le décret n° 95-1000 du 6 septembre 1995 portant code de déontologie médicale ;
Vu le décret n° 98-899 du 9 octobre 1998 modifiant le titre Ier du livre VII du code de la santé publique et relatif aux établissements de santé publics et privés pratiquant l’obstétrique, la néonatologie et la réanimation néonatale (deuxième partie : Décrets en Conseil d’Etat) ;
Vu l’avis du Comité national de l’organisation sanitaire et sociale en date du 19 mars 1998 ;
Après avis du Conseil d’Etat (section sociale),

Décrète :

Art. 1er. – Au livre VII du code de la santé publique (troisième partie : Décrets), titre Ier, chapitre II, section III, est insérée après l’article D. 712-74 une sous-section IV ainsi rédigée :

‘ Sous-section IV
‘ Conditions techniques de fonctionnement relatives à l’obstétrique, à la néonatologie et à la réanimation néonatale

‘ Paragraphe 1
‘ L’unité d’obstétrique

Art. D. 712-75. – L’établissement de santé autorisé à pratiquer l’obstétrique met en place une organisation permettant :

‘ 1° De fournir aux femmes enceintes des informations sur le déroulement de l’accouchement, ses suites et l’organisation des soins ;
‘ 2° D’assurer une préparation à la naissance et d’effectuer des visites du secteur de naissance (ou bloc obstétrical) pour les patientes qui le souhaitent ;
‘ 3° D’assurer au début du dernier trimestre de la grossesse une consultation par un gynécologue-obstétricien ou une sage-femme de l’unité qui effectuera l’accouchement et de faire réaliser la consultation pré-anesthésique prévue à l’article D. 712-41 par un anesthésiste-réanimateur de l’établissement ;
‘ 4° De faire bénéficier les consultantes, y compris en urgence, d’examens d’imagerie par ultrasons.

Art. D. 712-76. – Outre les lits et places servant à la gynécologie, toute unité d’obstétrique nouvellement créée comprend un minimum de quinze lits. En cas de création, tout établissement spécialisé autonome d’obstétrique dispose au minimum de vingt-cinq lits d’obstétrique sur le même site.

Art. D. 712-77. – Toute unité d’obstétrique comprend des locaux réservés, d’une part, à l’accueil des patientes tous les jours de l’année, 24 heures sur 24 et, d’autre part, aux consultations, un secteur de naissance, un secteur d’hospitalisation pour l’hébergement et les soins avant et après l’accouchement, ainsi qu’un secteur affecté à l’alimentation des nouveau-nés. Ce dernier secteur peut, lorsque l’établissement dispose également sur le même site d’une unité de néonatologie ou d’une unité de réanimation néonatale, être commun à ces différentes unités.

Art. D. 712-78. – Le secteur de naissance est composé notamment :

‘ 1°  Des locaux de prétravail ;
‘ 2°  Des locaux de travail ;
‘ 3° Des locaux d’observation et de soins immédiats aux nouveau-nés ;
‘ 4° D’au moins une salle d’intervention pour la chirurgie obstétricale.

‘ En cas de création d’un secteur de naissance, de reconstruction ou de réaménagement général d’un secteur existant, tous les locaux qui composent ce secteur, ainsi que la salle d’intervention et la salle de surveillance postinterventionnelle, doivent être implantés de manière contiguë et au même niveau afin de permettre la circulation rapide des patientes, des nouveau-nés, des personnels et des matériels nécessaires.

Art. D. 712-79. – Le secteur de naissance dispose d’au moins une salle de prétravail dotée des moyens permettant d’accueillir la parturiente, de préparer l’accouchement et de surveiller le début du travail. La salle de prétravail dispose du même équipement qu’une chambre d’hospitalisation. La salle de prétravail peut, en cas de nécessité, servir de salle de travail si elle est équipée en conséquence.

Art. D. 712-80. – Le secteur de naissance dispose d’au moins une salle de travail.

‘ Tous les matériels et dispositifs sont immédiatement disponibles et à usage exclusif de la salle de travail.

‘ La salle de travail est aménagée de manière que la parturiente bénéficie d’une surveillance clinique et paraclinique du déroulement du travail, de la phase d’expulsion et de la délivrance. Cette surveillance se prolonge dans les deux heures qui suivent la naissance. Le nouveau-né y reçoit les premiers soins. Les locaux sont équipés de tous les dispositifs médicaux nécessaires à la pratique de l’accouchement par voie basse, à l’anesthésie et à la réanimation de la mère.

‘ L’agencement de la salle tient compte de la présence éventuelle d’un accompagnant auprès de la parturiente lorsque cette présence est autorisée.

‘ Un arrêté du ministre chargé de la santé précise le nombre de salles de prétravail et de travail exigées en fonction de l’activité.

Art. D. 712-81. – Le secteur de naissance dispose d’au moins une salle d’intervention de chirurgie obstétricale, qui permet, y compris en urgence, la réalisation de toute intervention chirurgicale abdomino-pelvienne liée à la grossesse ou à l’accouchement nécessitant une anesthésie générale ou loco-régionale.

‘ La surveillance postinterventionnelle de la parturiente s’effectue dans les conditions de surveillance continue mentionnées aux articles D. 712-45 et suivants, soit au sein d’une salle de surveillance postinterventionnelle située à proximité immédiate de la salle d’intervention, soit dans la salle de travail dans les conditions définies à l’article D. 712-46.

‘ Les soins du nouveau-né sont organisés soit dans une salle spécialement prévue à cet effet et contiguë à la salle d’intervention, soit dans la salle d’intervention. Cette salle est dotée de dispositifs médicaux permettant la réanimation d’au moins deux enfants à la fois. La liste de ces dispositifs est fixée par arrêté du ministre chargé de la santé.

‘ Lorsque l’activité de l’unité est inférieure à 1 200 accouchements par an, la salle d’intervention peut ne pas être située dans le secteur de naissance, sous réserve qu’elle soit incluse dans un bloc opératoire, dans le même bâtiment de l’établissement de santé, à proximité immédiate et d’accès rapide au secteur de naissance. Dans ce cas, une salle d’intervention doit être disponible afin de faire face aux cas d’urgence obstétricale.

‘ Lorsque l’activité de l’unité est supérieure à 1 200 accouchements par an, la salle d’intervention et celle de surveillance postinterventionnelle sont soit situées au sein du secteur de naissance, soit sont contiguës à celui-ci. Dans ce dernier cas, une des salles de travail doit pouvoir, en cas de nécessité, servir de salle d’intervention. Elle est équipée en conséquence.

Art. D. 712-82. – L’organisation et les moyens des locaux d’observation et de soins immédiats aux nouveau-nés permettent de prodiguer les premiers soins nécessaires à l’enfant et de faire face immédiatement aux détresses graves éventuelles du nouveau-né.

‘ La préparation médicale au transport des enfants, dont l’état nécessite le transfert vers des unités spécialisées, internes ou externes à l’établissement de santé, est assurée dans ces locaux.

Art. D. 712-83. – L’établissement assure la réalisation des examens de laboratoire et d’imagerie nécessaires pour la mère et pour le nouveau-né, y compris en urgence.

‘ Les établissements ne disposant pas en propre de laboratoire passent avec un laboratoire une convention prévoyant la réalisation et la transmission des résultats à tout instant, dans des conditions et des délais garantissant la qualité de la prise en charge.

Art. D. 712-84. – Le personnel intervenant dans le secteur de naissance ne peut être inférieur, à tout instant, aux effectifs suivants :

‘ 1° En ce qui concerne les sages-femmes

‘ Pour toute unité d’obstétrique réalisant moins de 1 000 naissances par an, une sage-femme doit être présente et affectée en permanence dans le secteur de naissance.

‘ Au-delà de 1 000 naissances par an, l’effectif global des sages-femmes du secteur de naissance est majoré d’un poste temps plein de sage-femme pour 200 naissances supplémentaires.

‘ Les sages-femmes affectées au secteur de naissance ne peuvent avoir d’autres tâches concomitantes dans un autre secteur ou une autre unité. Toutefois, si l’unité d’obstétrique réalise moins de 500 naissances par an, la sage-femme peut également, en l’absence de parturiente dans le secteur de naissance, assurer les soins aux mères et aux nouveau-nés en secteur de soins et d’hébergement.

‘ Au-delà de 2 500 naissances par an, une sage-femme supplémentaire, ayant une fonction de surveillante du secteur, coordonne les soins le jour.

‘ 2° En ce qui concerne les médecins

‘ Quel que soit le nombre de naissances constatées dans un établissement de santé, celui-ci doit organiser la continuité obstétricale et chirurgicale des soins tous les jours de l’année, 24 heures sur 24, dans l’unité d’obstétrique. Cette continuité est assurée :

‘ – soit par un gynécologue-obstétricien ayant la qualification chirurgicale ;
‘ – soit, lorsque l’établissement ne peut disposer que d’un praticien ayant seulement une compétence obstétricale, à la fois par cet obstétricien et par un praticien de chirurgie générale ou viscérale de l’établissement.

‘ A cet effet, pour les unités réalisant moins de 1 500 naissances par an, la présence des médecins spécialistes est assurée par :

‘ – un gynécologue-obstétricien, sur place ou en astreinte opérationnelle exclusive, tous les jours de l’année, 24 heures sur 24, pour l’unité ou les unités d’obstétrique du même site.

‘ Le gynécologue-obstétricien intervient, sur appel, en cas de situation à risque pour la mère ou l’enfant dans des délais compatibles avec l’impératif de sécurité ;

‘ – un anesthésiste-réanimateur, sur place ou d’astreinte opérationnelle permanente et exclusive pour le site dont le délai d’arrivée est compatible avec l’impératif de sécurité ;

‘ – un pédiatre présent dans l’établissement de santé ou disponible tous les jours de l’année, 24 heures sur 24, dont le délai d’arrivée est compatible avec l’impératif de sécurité.

‘ Pour les unités réalisant plus de 1 500 naissances par an, la présence médicale est assurée par :

‘ – un gynécologue-obstétricien présent tous les jours de l’année, 24 heures sur 24, dans l’unité d’obstétrique ;

‘ – un anesthésiste-réanimateur présent tous les jours de l’année, 24 heures sur 24, dans l’établissement de santé, sur le même site, en mesure d’intervenir dans l’unité d’obstétrique dans des délais compatibles avec l’impératif de sécurité ; si l’unité réalise plus de 2 000 naissances par an, l’anesthésiste-réanimateur est présent tous les jours de l’année, 24 heures sur 24, dans l’unité d’obstétrique ;

‘ – un pédiatre, présent sur le site de l’établissement de santé ou en astreinte opérationnelle, pouvant intervenir en urgence, tous les jours de l’année, 24 heures sur 24, dans un délai compatible avec l’impératif de sécurité.

‘ 3° En ce qui concerne les autres catégories de personnel

‘ Dans toute unité, le personnel paramédical est affecté au secteur de naissance et ne peut jamais être inférieur à une aide-soignante ou une auxiliaire de puériculture, présente en permanence. Si l’unité réalise moins de 500 naissances par an, les conditions de présence du personnel paramédical dans le secteur de naissance sont les mêmes que pour la sage-femme.

Art. D. 712-85. – Le secteur d’hospitalisation de la mère et de l’enfant permet d’assurer les soins précédant et suivant l’accouchement pour la mère ainsi que les soins aux nouveau-nés bien portants. Les chambres du secteur d’hospitalisation après l’accouchement comprennent au maximum 2 lits de mères avec les berceaux de leurs enfants. En cas de nécessité, chaque patiente doit pouvoir bénéficier d’une chambre individuelle.

‘ En cas de création d’un secteur d’hospitalisation, de reconstruction ou de réaménagement d’un secteur existant, celui-ci comprend au minimum 80 % de chambres individuelles, et la surface utile de chaque chambre, qui comporte un bloc sanitaire particulier, n’est jamais inférieure à 17 m2 pour une chambre individuelle et à 23 m2 pour une chambre à 2 lits.

‘ En outre, il doit exister un local par étage où les enfants bien portants peuvent être regroupés. Ce local doit pouvoir recevoir au minimum la moitié des nouveau-nés présents, pendant la nuit, et doit être aménagé de manière à permettre leur surveillance. Les soins de puériculture sont réalisés soit dans un local commun, soit dans un espace spécialement aménagé de la chambre de la mère.

Art. D. 712-86. – Lors de leur séjour en secteur d’hospitalisation, la mère et l’enfant bénéficient de la possibilité d’intervention tous les jours de l’année, 24 heures sur 24, y compris en urgence, d’un pédiatre, d’un gynécologue-obstétricien et d’un anesthésiste-réanimateur.

‘ L’unité met en place une organisation lui permettant de s’assurer en tant que de besoin, selon le cas, du concours d’un psychologue ou d’un psychiatre.

‘ Le personnel intervenant dans le secteur d’hospitalisation est fonction de l’activité de l’unité d’obstétrique. Il ne peut être inférieur, quelle que soit l’activité du secteur, à une sage-femme, assistée d’une aide-soignante et d’une auxiliaire de puériculture le jour et à une sage-femme ou un infirmier diplômé d’Etat, assisté d’une auxiliaire de puériculture, la nuit. Sauf application des dispositions prévues à l’avant-dernier alinéa du 1° et au 3° de l’article D. 712-84 pour les unités d’obstétrique réalisant moins de 500 naissances par an, il doit s’agir de personnels affectés au secteur d’hospitalisation et ne pouvant avoir d’autres tâches concomitantes dans un autre secteur ou une autre unité.

Art. D. 712-87. – Le secteur spécifiquement affecté à la préparation des biberons est divisé s’il y a lieu en deux zones distinctes permettant, d’une part, la préparation des aliments des nouveau-nés, d’autre part, l’entretien des biberons.

Art. D. 712-88. – Afin de privilégier la relation mère-enfant, les soins de courte durée aux enfants nés dans l’unité d’obstétrique et qui sont atteints d’affections sans gravité ne nécessitant pas une hospitalisation en unité de néonatologie peuvent être réalisés dans le secteur d’hospitalisation dès lors que les conditions définies au présent article sont remplies.

‘ Ces nouveau-nés doivent, en tant que de besoin, pouvoir être isolés des nouveau-nés bien portants, traités et surveillés en permanence dans un local de regroupement ou, lorsqu’elle est individuelle et aménagée à cet effet, dans la chambre de leur mère.

‘ De plus, le pédiatre est disponible sur appel, 24 heures sur 24, et assure une visite quotidienne. Au minimum, une sage-femme ou un infirmier diplômé d’Etat, spécialisé en puériculture ou expérimenté en néonatologie, est présent tous les jours de l’année, 24 heures sur 24, auprès des enfants, quand des nouveau-nés atteints de ces affections sont présents dans l’unité.

Art. D. 712-89. – Dans les établissements de santé privés, les contrats conclus en application de l’article 83 du décret n° 95-1000 du 6 septembre 1995 portant code de déontologie médicale entre les établissements et les membres de l’équipe médicale comportent des dispositions organisant la continuité des soins médicaux en gynécologie-obstétrique, anesthésie-réanimation et pédiatrie. ‘

‘ Paragraphe 2
‘ L’unité de néonatologie

Art. D. 712-90. – Lorsqu’elle n’est pas associée sur le même site à une unité de réanimation néonatale, l’unité de néonatologie comporte au moins 6 lits. Pour pouvoir disposer en son sein de lits de soins intensifs, l’unité de néonatologie comprend au moins 12 lits.

‘ L’unité de néonatologie est située dans le même bâtiment ou à proximité immédiate sur le même site que l’unité d’obstétrique.

‘ En cas de création d’une nouvelle unité, de reconstruction ou de réaménagement d’une unité existante, les locaux qui composent l’unité de néonatologie doivent être implantés dans le même bâtiment et être contigus avec le secteur de naissance de l’unité d’obstétrique.

Art. D. 712-91. – La capacité minimale de 6 lits peut être exceptionnellement réduite à 4 dans le cas où l’unité de néonatologie est géographiquement isolée, à plus d’une heure de trajet de l’unité de néonatologie la plus proche et si les besoins de la population l’exigent, sous réserve que l’unité isolée remplisse l’ensemble des conditions prévues aux articles D. 712-90 à D. 712-97.

Art. D. 712-92. – L’unité de néonatologie comporte :

‘ 1° Une pièce permettant l’accueil des parents ;
‘ 2° Un secteur de surveillance et de soins des enfants où les nouveau-nés sont hospitalisés ; ce secteur comprend en outre une zone de préparation médicale avant transfert ;
‘ 3° Un secteur spécialement affecté à l’alimentation des nouveau-nés ; ce secteur peut être commun à l’unité d’obstétrique et, éventuellement, à l’unité de réanimation néonatale.

Art. D. 712-93. – Un arrêté du ministre chargé de la santé détermine les dispositifs médicaux dont est doté le secteur de surveillance et de soins ainsi que les examens pouvant être réalisés pour les nouveau-nés.

‘ La zone de préparation médicale avant transfert permet, si l’état du nouveau-né l’exige, de le préparer pour un transport vers une unité spécialisée appropriée. Le matériel spécifique de cette zone comprend au moins un respirateur néonatal.

Art. D. 712-94. – Afin d’éviter la séparation de la mère et de l’enfant, les soins de néonatologie et la surveillance des enfants qui ne nécessitent pas de soins intensifs ou de réanimation peuvent être effectués dans la chambre de leur mère, si les locaux et l’organisation de l’unité d’obstétrique et de l’unité de néonatologie le permettent. Ces lits sont compris dans les lits autorisés de l’unité de néonatologie.

‘ Dans ce cas, la conception, la disposition et la surface des locaux, les matériels et les dispositifs médicaux sont adaptés à la dispensation sur place de soins de néonatologie par un personnel expérimenté en néonatologie.

Art. D. 712-95. – Si l’unité de néonatologie assure des soins intensifs de néonatologie mentionnés au II de l’article R. 712-86, elle remplit les conditions supplémentaires suivantes :

‘ 1° Être située dans le même bâtiment, à proximité immédiate et d’accès rapide à l’unité d’obstétrique ;
‘ 2° Disposer des moyens nécessaires à la ventilation des premières heures et au transfert du nouveau-né vers une unité de réanimation néonatale en cas d’absence d’amélioration ou d’aggravation de l’état de l’enfant ;
‘ 3° Être dotée de dispositifs médicaux définis par arrêté du ministre chargé de la santé.

Art. D. 712-96. – Dans toute unité de néonatologie ne pratiquant pas les soins intensifs de néonatologie, sont assurées :

‘ 1° La présence, le jour, sur le site d’au moins un pédiatre justifiant d’une expérience attestée en néonatologie ;
‘ 2° La présence, la nuit, sur le site ou en astreinte opérationnelle d’au moins un pédiatre justifiant d’une expérience attestée en néonatologie ;
‘ 3° La présence continue d’au moins un infirmier diplômé d’Etat, spécialisé en puériculture ou expérimenté en néonatologie pour six nouveau-nés.

‘ Dans toute unité de néonatologie qui pratique les soins intensifs de néonatologie, sont assurées :

‘ 1° La présence permanente tous les jours de l’année, 24 heures sur 24, d’au moins un pédiatre justifiant d’une expérience attestée en néonatologie ;
‘ 2° La présence continue d’un infirmier diplômé d’Etat, spécialisé en puériculture ou expérimenté en néonatologie, pour trois nouveau-nés.

‘ Que l’unité de néonatologie pratique ou non des soins intensifs, ces personnels paramédicaux sont affectés exclusivement à l’unité et ne peuvent avoir d’autres tâches concomitantes dans une autre unité.

‘ L’encadrement du personnel paramédical peut être commun à l’unité de néonatologie et à l’unité de réanimation néonatale si ces unités sont situées à proximité immédiate l’une de l’autre.

‘ Un des pédiatres coordonne la prise en charge des nouveau-nés entre les unités d’obstétrique et de néonatologie.

‘ L’unité organise l’accueil, l’information et le soutien des parents, en cas de nécessité avec le concours d’un psychologue ou d’un psychiatre.

Art. D. 712-97. – Sous réserve du respect des conditions de fonctionnement énoncées aux articles D. 712-90 à D. 712-96, des nouveau-nés relevant de soins de néonatologie peuvent être hospitalisés dans des unités de pédiatrie de nouveau-nés et de nourrissons. Dans ce cas, les lits affectés à la néonatologie constituent un secteur individualisé.

‘ Ces unités doivent par ailleurs satisfaire aux dispositions des articles R. 712-86 et R. 712-87 et remplir les conditions prévues aux articles D. 712-90 à D. 712-97.

‘ Le recueil des données d’activité par l’établissement de santé est effectué de façon distincte pour les nouveaux-nés, d’une part, et pour les nourrissons, d’autre part.

‘ Paragraphe 3
‘ L’unité de réanimation néonatale

Art. D. 712-98. – Toute unité de réanimation néonatale comprend un minimum de 6 lits de réanimation. L’établissement de santé où elle est située doit comporter une unité d’au moins 9 lits de néonatologie, dont au moins 3 lits affectés aux soins intensifs. L’unité de réanimation néonatale est située dans le même bâtiment ou à proximité immédiate sur le même site que le secteur de naissance de l’unité d’obstétrique. En cas de création d’une unité de réanimation néonatale, de reconstruction ou de réaménagement d’une unité existante, les locaux qui composent cette unité sont implantés dans le même bâtiment, à proximité immédiate du secteur de naissance de l’unité d’obstétrique et de l’unité de néonatologie.

Art. D. 712-99. – L’unité comprend :

‘ 1° Une pièce permettant l’accueil des parents ;
‘ 2° Un secteur de surveillance et de soins de réanimation des enfants où les nouveau-nés sont hospitalisés ; ce secteur comprend en outre une zone de préparation médicale avant transfert ;
‘ 3° Un secteur destiné à l’alimentation des nouveau-nés, éventuellement commun aux unités d’obstétrique et de néonatologie.

Art. D. 712-100. – Un arrêté du ministre chargé de la santé détermine les dispositifs médicaux dont est doté le secteur de surveillance et de soins de réanimation.

‘ Cet arrêté précise également les examens pouvant être réalisés, y compris en urgence, tous les jours de l’année, 24 heures sur 24, que ceux-ci le soient dans l’unité ou sur son site d’implantation.

Art. D. 712-101. – Dans toute unité de réanimation néonatale, sont assurés :

‘ 1° La présence permanente tous les jours de l’année, 24 heures sur 24, d’au moins un pédiatre justifiant d’une expérience attestée en réanimation néonatale ;
‘ 2° La présence permanente tous les jours de l’année, 24 heures sur 24, d’au moins un infirmier diplômé d’Etat, spécialisé en puériculture ou expérimenté en néonatologie pour deux nouveau-nés hospitalisés en réanimation néonatale et pour trois nouveau-nés hospitalisés en soins intensifs de néonatologie ; ces personnels sont affectés exclusivement à l’unité et ne peuvent avoir d’autres tâches concomitantes dans une autre unité ;
‘ 3°L’encadrement du personnel paramédical, éventuellement commun avec l’unité de néonatologie lorsque celle-ci est située à proximité immédiate ;
‘ 4° La coordination médicale des activités de néonatologie et de réanimation néonatale, dont la garde peut être commune lorsque les unités sont situées à proximité immédiate l’une de l’autre et que le volume d’activité le permet ;
‘ 5° La possibilité de recourir à d’autres médecins spécialistes ainsi qu’à un kinésithérapeute.

‘ Par ailleurs, l’unité organise l’accueil, l’information et le soutien des parents, en cas de nécessité avec le concours d’un psychologue ou d’un psychiatre.

Art. D. 712-102. – Des nouveau-nés relevant de la réanimation néonatale peuvent être hospitalisés dans des unités indifférenciées de réanimation pédiatrique et néonatale, à condition que les lits de ces nouveau-nés constituent un secteur individualisé au sein de l’unité polyvalente. Ces unités doivent par ailleurs remplir les conditions prévues au code de la santé publique, notamment dans ses articles R. 712-86 et R. 712-87, dernier alinéa, ainsi que les autres conditions figurant aux articles D. 712-98 à D. 712-101 ci-dessus.

‘ Le recueil des données d’activité par l’établissement de santé est effectué de façon distincte pour les nouveau-nés, d’une part, et pour les enfants plus âgés, d’autre part.

‘ Paragraphe 4
‘ Dispositions diverses

Art. D. 712-103. – Les centres hospitaliers régionaux énumérés à l’article D. 711-6-1 disposent, regroupées sur le même site, d’au moins une unité d’obstétrique, d’une unité de néonatologie et d’une unité de réanimation néonatale. ‘

Art. 2. – Les centres hospitaliers régionaux doivent réaliser le regroupement d’unités prévu à l’article D. 712-103 du code de la santé publique dans un délai de cinq ans à compter de la date de publication du présent décret.

Art. 3. – Les annexes IX, X, XI et XII du décret du 9 mars 1956 susvisé et le décret n° 72-162 du 21 février 1972 relatif aux normes applicables aux établissements privés d’accouchement et son annexe sont abrogés.

Toutefois, les établissements de santé privés pratiquant l’obstétrique, la néonatologie ou la réanimation néonatale doivent satisfaire aux conditions prévues par les décrets mentionnés à l’alinéa ci-dessus jusqu’à ce qu’ils se soient mis en conformité avec les dispositions du présent décret selon les modalités fixées par l’article 5 du décret du 9 octobre 1998 susvisé.

Art. 4. – La ministre de l’emploi et de la solidarité et le secrétaire d’Etat à la santé sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Fait à Paris, le 9 octobre 1998.

 

Par le Premier ministre :
Lionel Jospin

La ministre de l’emploi et de la solidarité,
Martine Aubry

Le secrétaire d’Etat à la santé,
Bernard Kouchner

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