L’article L. 312-1 du code de la consommation assure l’information et la protection des consommateurs qui recourent à un crédit immobilier. Sachez vous informer avant de vous engager…
L’information
Elle est assurée au moyen d’une offre préalable de crédit qui doit vous être adressée gratuitement par voie postale.
Cette offre est valable un mois et vous ne pouvez l’accepter, c’est-à-dire la renvoyer signée, avant 10 jours.
Ceci vous permet de l’étudier attentivement et éventuellement de la comparer avec d’autres offres.
Le document doit obligatoirement contenir toutes les mentions nécessaires à votre information et notamment :
- Date et conditions de mise à disposition du prêt.
- Echéancier des amortissements, c’est-à-dire tableau indiquant les dates, le nombre et le montant des remboursements ; cet échéancier doit impérativement comporter, pour chaque échéance, la répartition entre l’amortissement du capital et des intérêts.
- Montant et coût total du crédit.
- Taux d’intérêt (T.E.G. : Taux Effectif Global).
Attention aux taux progressifs ou variables : dans cette hypothèse, faites-vous remettre avec l’offre une notice explicative.
Toute publicité assimilant les mensualités de remboursement à des loyers ou prenant en compte pour un calcul des prestations sociales susceptibles de varier (ex : allocations familiales), est interdite.
La protection
Si vous n’obtenez pas votre prêt, le contrat d’achat ou de construction est automatiquement annulé et toutes les sommes versées d’avance doivent vous être intégralement remboursées.
Toutefois, lorsque les conditions du prêt sont identiques à celles portées dans le contrat de vente, le refus du prêt est présumé être fait de mauvaise foi.
Si l’achat ne se fait pas, le contrat de crédit est annulé. Dans ce cas vous ne devrez au prêteur qu’une indemnité limitée à 0,75 % du prêt et qui ne peut être supérieure à 152,45 euros.
Sachez qu’indépendamment de tout contrat de crédit, la loi prévoit, pour tout acte sous seing privé ayant pour objet la construction ou d’acquisition d’un logement à usage d’habitation, neuf ou déjà construit, la possibilité pour l’acquéreur non professionnel de se rétracter dans un délai de 7 jours, à compter de la première présentation de la lettre lui notifiant l’acte. Celui-ci doit être envoyé par lettre recommandée avec avis de réception (Attention, ce délai ne s’applique pas aux actes passés devant notaire ; dans ce cas néanmoins, l’acquéreur non professionnel dispose d’un délai de réflexion de sept jours à compter de la notification ou de la remise d’un projet d’acte selon les mêmes modalités que celles prévues pour le droit de rétractation évoqué ci-dessus. En aucun cas, l’acte notarié ne peut être signé durant ce délai de 7 jours.). Par ailleurs, s’agissant de l’acquisition d’un logement déjà construit, hormis le cas où la transaction est réalisée par l’intermédiaire d’un professionnel ayant reçu mandat pour prêter son concours à la vente (agent immobilier), aucun versement ne peut intervenir avant l’expiration du délai de rétractation.
Si en cours de contrat vous éprouvez des difficultés de remboursement :
- Vous pouvez tout d’abord demander au prêteur, dans le cadre d’une négociation amiable, de vous accorder des délais de paiement. Il est en droit, dans ce cas, de vous réclamer une indemnité. Celle-ci est limitée par la loi, mais vous pouvez la négocier.
- Vous pouvez vous adresser au juge d’instance, qui a la possibilité de vous accorder des délais de paiement qui ne pourront pas dépasser deux ans (article 1244-1 du code civil).
Si vous ne pouvez plus faire face à l’ensemble de vos dettes, saisissez la Commission de surendettement de votre département en envoyant votre dossier à la Banque de France [ Lire notre dossier ‘Le surendettement‘ ].
Le remboursement par anticipation
Si vous le souhaitez, vous pouvez demander le remboursement anticipé. Toutefois, le contrat de prêt peut interdire un remboursement égal ou inférieur à 10 % du montant initial (sauf s’il s’agit du solde).
Les pénalités ne peuvent excéder la valeur d’un semestre d’intérêt sur le capital remboursé au taux moyen du prêt, sans pouvoir dépasser 3 % du capital restant dû avant le remboursement.
Pour les contrats conclus à compter de juin 1999, les pénalités pour remboursement anticipé ne sont pas dues lorsque le remboursement est motivé par un changement du lieu d’activité professionnelle de l’emprunteur ou de son conjoint, le décès de l’emprunteur ou de son conjoint ou la cessation forcée de leur activité professionnelle.
La renégociation
L’article L. 312-1 du code de la consommation prévoit que le contrat initial peut être modifié par voie d’avenant. Ce document comprend un tableau d’amortissement détaillé par échéance, l’indication du TEG et du coût du crédit calculés sur les seules échéances à venir. À réception des informations l’emprunteur dispose d’un délai de réflexion de 10 jours. Ce nouveau dispositif est applicable depuis juin 1999.