Christelle Caillot, profession luthier

A une vie d’ingénieur, Christelle Caillot a préféré sa passion pour la musique. Elle a alors imposé ses sonorités dans un monde d’hommes, celui des luthiers…
Christelle Caillot, une femme luthier

Luthier, un destin choisi
Luthier de profession, Christelle Caillot ne se destinait pourtant pas à vivre de la musique. En effet, sa formation première l’a amenée à décrocher un diplôme d’Ingénieur en environnement. Mais la musique l’a rattrappée et Christelle s’est décidée à poursuivre son rêve. Petit à petit, elle a appris à confectionner des guitares de qualité et s’est spécialisée dans la création de guitares manouches.

Le départ
Après ses études d’ingénieur, Christelle Caillot part étudier en Flandre où elle développera, durant cinq années, de solides connaissances au sein du Centre de facture d’instruments de musique de Flandre (CMB). Christelle Caillot sort de cette formation plus déterminée que jamais à vivre par ,et pour, la musique. Elle part ensuite s’installer en Espagne, à Grenade. Christelle souhaite s’imprégner de cet univers musical si particulier, et s’enrichir grâce à la force des traditions espagnoles.

Le retour
Christelle Caillot se spécialise dans la confection de guitares de jazz manouche. C’est alors Paris qui la rappelle. Paris et ses nuits animées par les accords des musiciens qui laissent courir leurs doigts le long des cordes… Aujourd’hui, le nom de Christelle Caillot est bien connu des musiciens, ainsi que des autre luthiers, qui la respectent pour son travail et la qualité de ses guitares. Mais, quels sont les obstacles et les atouts d’une femme dans cet univers très masculin ?

Luthier, un métier d’hommes

Etre femme et luthier, est-ce une difficulté ou un atout ?

Il y a très peu de femmes qui pratiquent ce métier, c’est vrai. Pour moi, c’est un atout dans le sens où les musiciens se rappellent de moi. En effet, ils sont sûrement intrigués de voir une femme dans ce milieu très masculin (aussi bien les luthiers que les musiciens). Les musiciens viennent d’abord me voir par curiosité, mais par la suite les exigences de qualité de l’instrument, de sonorité…sont identiques bien sur!

Modèle présenté
Guitare copie Selmer.
Petite bouche avec fond et éclisses en palissandre contre plaqué .
Table en épicéa, manche en acajou.
Vernis au tampon

La création d’une guitare

Le fait d’être une femme vous apporte-t-il une sensibilité particulière dans la création de vos instruments ?

Il parait que les femmes seraient plus attentives aux détails, à la finition en général. Certainement, nous avons une sensibilité autre et une approche différente des hommes luthiers. Je pense que l’on travaille plus dans la douceur et moins dans la force physique (on ne peut pas faire autrement).

Modèle présenté
Guitare copie Selmer.
Grande bouche avec fond et éclisses en érable ondé contre plaqué.
Table en épicéa, manche en cèdre.
Vernis nitrocellulosique

Une identité sonore

Avant de fabriquer une guitare, avez-vous une idée bien précise du résultat ?

Avant de fabriquer une guitare, j’ai une idée en tête du son que j’espère avoir pour tel ou tel musicien. L’expérience nous apprend que l’on a un son bien à nous. Même si, à chaque fois, il y a des variantes, chaque luthier possède une touche, une teinte sonore qui lui est propre. A chaque fois que je mets les cordes sur une guitare, c’est quand même toujours une nouvelle naissance et un grand moment d’émotion!

Modèle présenté
Finesse, robustesse et qualité pourraient définir les créations de Christelle Caillot. Nombreux sont les musiciens qui lui font confiance. Tendez l’oreille, les notes qui rendent hommage à Django, dans la nuit parisienne, proviennent peut-être d’une guitare de Christelle…

Le son du voyage

Votre travail est-il influencé par les différents pays que vous avez connu ?

J’ai été formée en Belgique (en Flandre) et juste après ma formation, j’ai vécu 3 ans en Andalousie à Grenade. J’ai été très influencée par les techniques traditionnelles encore utilisées en espagne. J’ai fabriqué deux guitares classiques sous la direction d’un grand luthier allemand installé à Grenade, Rolf Eichinger.

La vie, à Paris

Aujourd’hui je suis installée à Paris et je continue à utiliser un grand nombre de ces techniques pour fabriquer mes guitares de jazz manouche (ma spécialité). Je construis aussi des classiques et des guitares folk.

Contacter la créatrice

L’atelier
Atelier du Sycomore
46, rue de la Rochefoucauld
75009 Paris

Coordonnées
Téléphone : 06 14 63 16 96
Mail :

vous devez activer la fonction javascript de votre navigateur

Crédit photo : Christelle Caillot

Mise à jour le by David DePierris

Laisser un commentaire