Quand on s’unit, c’est pour la vie. Du moins, c’est la promesse que l’on se fait, à soi-même comme à l’être aimé. Malheureusement, le temps et des aléas parfois cruels effacent les plus belles des promesses. Et pour le bien de tous, le divorce devient inévitable. Dans nos esprits, le mot ’divorce’ semble intégrer le champ lexical de la guerre de tranchée et peut faire peur tant le délai d’un divorce par consentement mutuel peut être long. Pourtant, il n’est pas nécessaire de détruire tout ce que l’on a patiemment et amoureusement construit des années durant. Ce n’est parce que l’on ne s’aime plus que l’on doit obligatoirement se détester.
Préserver la bienveillance
Un divorce est un constat d’échec. Celui de la tentative, sincère, d’une vie en couple, d’une vie de famille, de l’expression de désirs et de projets communs sur un terme plus ou moins long. S’il impose le deuil de la relation entre deux adultes, il peut aussi être vu comme une rupture salvatrice, permettant à chacun des protagonistes de reprendre le cours d’une vie plus en adéquation avec ses aspirations du moment. Aspirations qui ont évolué au fil du temps. Les chemins se séparent, certes, mais ne s’opposent pas obligatoirement par la suite.
Bien entendu, la chose est plus sensible à gérer lorsque le foyer est aussi constitué d’enfants. Leur peine, leur incompréhension, leur colère… et le sentiment d’injustice qui les entoure sont autant de paramètres à prendre en considération. Pour autant, les choses peuvent très bien se dérouler. Pour peu que les futurs ex-époux prennent le recul nécessaire et parviennent à préserver la cellule familiale malgré la séparation.
Divorcer vite et bien
Dans l’idéal, une fois la décision prise, il convient de faire au plus vite. Un divorce qui traîne, c’est une accumulation de tensions qui finit trop souvent par une explosion, et une influence néfaste sur les enfants. Depuis le 1er janvier 2017, il est possible d’acter un divorce par consentement mutuel sans juge. Rapide et efficace, ce type de divorce est sans conteste la meilleure chose à faire, quand la situation le permet.
Dans les faits, la procédure permet aux futurs divorcés de ne plus devoir attendre le jugement du juge aux affaires familiales. De la même façon que le mariage, le divorce devient donc contractuel. Chaque époux se fait assister d’un avocat (obligatoirement différent) et pose les termes de l’accord sur tous les points (partage des biens, autorité parentale, pension alimentaire, prestation compensatoire). S’en suit la signature d’un acte sous seing privé qui sera enregistré au rang des minutes d’un notaire ce qui rend le divorce effectif. Les époux peuvent donc recourir à un avocat de proximité dont le but est double ; préserver l’intérêt supérieur de l’enfant et les intérêts de son client.
Après le divorce, la cellule familiale vit toujours
Malgré le divorce, le couple parental existe toujours. Certes, la vie familiale n’est plus ce qu’elle était, mais les parents, responsables de l’éducation et de tant d’autres aspects constituants de la vie de leurs enfants, sont toujours présents. L’équilibre décisionnel quant à leur éducation peut et doit être maintenu autant que faire se peut. Dans l’idéal, les ex-époux ne vivent pas trop loin l’un de l’autre, de façon à leur permettre une implication et un investissement de tous les instants dans la vie et dans l’épanouissement de leur progéniture.
Certains pourront arguer d’une image d’Épinal du divorce idéal, d’un cadre idyllique brossé à l’aquarelle légère quand nombre de relations post-divorce ressemblent davantage à une peinture à l’acide. Il est difficile de leur donner tort. Durant des décennies, les procédures de divorce ont focalisé l’attention des époux sur leurs différences, leurs oppositions, leur mal-être voire pire parfois, soulignant et augmentant le fossé entre ces deux adultes qui s’étaient pourtant tant aimés. Même lors d’une procédure dite à l’amiable, le recours au juge allongeait le temps et durcissait le ton. Désormais, et plus encore depuis les derniers aménagements du divorce par consentement mutuel, les procédures s’avèrent être beaucoup plus courtes, plus pacifiées aussi, permettant une continuité de la vie et évitant le mélodrame classique que des générations entières ont connu. Gageons que les futurs divorcés sauront rechercher d’abord leur propre épanouissement et l’intérêt de leurs enfants plutôt que la destruction de l’autre.
Rappelons-nous simplement qu’il n’y a pas d’ennemis, juste deux être qui ont cru qu’ils pourraient vivre ensemble une vie entière et qui ont perdu leur pari. Pourquoi en souffrir et en faire souffrir plus que de raison ?
Mise à jour le by fabien